Première direction ajointe et première direction féminine
- L'événement
- Première direction ajointe et première direction féminine
- La première fois
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Je me souviens d’un 20 septembre, il y a une douzaine d’années. Le 20 septembre, c’est la date de mon anniversaire et, ce jour-là, j’étais allée au cinéma pour voir le film de Nanni Moretti Habemus papam ! Dans ce film, Michel Piccoli -alias le cardinal Melville- que ses confrères cardinaux finissent par choisir comme candidat au trône pontifical, ne cesse de se demander s’il est bien digne de cette charge imposante, s’il n’y a pas une erreur de casting quelque part. Il finit d’ailleurs par renoncer et s’enfuir sans laisser d’adresse. Toutes proportions gardées, c’est un peu la même impression que j’ai ressentie lorsque Maryline Crivello m’a appelée, ce jour-là, pour me demander si j’accepterais de former équipe avec elle en prenant la direction adjointe de TELEMMe. À la différence du cardinal Melville, cependant, je ne me suis pas enfuie…je me suis présentée au balcon et je ne l’ai pas regretté !
Une direction adjointe, il n’y en avait jamais eu au laboratoire -même si cette fonction était prévue dans les statuts-. Ma présence et mon rôle sont donc apparus inédits, et un peu étranges, pour tout dire, au départ de l’aventure, tant pour l’équipe que pour moi. Aussi sans doute aux yeux des tutelles qui n’avaient pas envisagé la possibilité qu’une direction adjointe de laboratoire puisse être assumée par un enseignant-chercheur. De fait, la première année, j’accomplis ma tâche de manière bénévole…une première qui, fort heureusement, fut aussi une dernière !
De fait, j’ai cumulé les premières fois en acceptant cette responsabilité : première participation à une direction féminine, première direction adjointe, première direction adjointe sous deux directeurs successifs, première médiéviste également à participer à la direction de TELEMMe, TELEMMe qui, ne relevant pas de la section 32 du CNRS ne pouvait, d’un point de vue administratif, être dirigé par un ou une chercheuse spécialiste des mondes anciens et médiévaux.
Si je me suis lancée ainsi de manière, peut-être, un peu naïve et innocente, mon enthousiasme n’a fait que croître par la suite. Je peux dire aujourd’hui, avec le recul, que j’ai sincèrement aimé cette responsabilité aux facettes multiples mais toujours au plus proche, en dialogue tout autant qu’en interaction avec le cœur battant de l’unité, à savoir ses chercheuses et ses chercheurs, et plus particulièrement les plus jeunes d’entre eux.
Mais en quoi consiste donc concrètement une direction adjointe d’un laboratoire comme TELEMMe ? Sans vouloir égrener les items d’une fiche de poste qui, d’ailleurs, n’existait pas, je voudrais souligner quelques points saillants.
- J’ai partagé les responsabilités administratives liées à la bonne marche du laboratoire avec Maryline Crivello. Ceci s’est traduit, notamment, par ma participation à et la préparation, en amont, des conseils de laboratoire, des conseils scientifiques, des bureaux et des assemblées générales.
- J’ai exercé une responsabilité en matière de conduite de la politique scientifique du laboratoire, en entente avec la direction de l’unité. Cela a consisté, notamment, en des entretiens individuels avec les candidats aux bourses doctorales et post-doctorales offertes par le LabexMed (alors porté par la MMSH) qui demandaient un rattachement à TELEMMe, la rédaction de lettres d’accueil personnalisées pour les chercheurs invités étrangers, le suivi scientifique des post-doctorants étrangers médiévistes rattachés au laboratoire (un post-doctorant italien, travaillant sur la fabrique du droit en Crète vénitienne de 2012 à 2014 ; un post-doctorant espagnol travaillant sur l’esclavage en Méditerranée de 2015 à 2016 et, en 2016-2018, un post-doctorant espagnol travaillant sur la mystique des femmes dans les régions du nord de la Méditerranée entre XIIIe et XVe siècle.)
- Surtout, j’ai été responsable des doctorants au sein du laboratoire. Cette responsabilité s’est traduite notamment, à partir de 2012, par la mise en place de la procédure des comités de suivi de thèse, qui n’était pas obligatoire jusque-là. En 2017, au moment de la passation de direction entre Maryline Crivello et Xavier Daumalin, plus d’une cinquantaine de comités de suivi de thèse avait été organisée au sein de TELEMMe, dont la majorité en ma présence, quelle que soit la spécialité du candidat.
Je voudrais ici rendre hommage à une personne qui m’a constamment assistée et stimulée dans l’accompagnement des doctorantes et des doctorants, qui s’est investie dans l’aventure autant que moi, et avec autant d’enthousiasme, c’est Claude Bruggiamosca. Avec Claude, nous avons cheminé de concert pour construire ensemble ce que l’on pourrait appeler l’« école doctorale » de TELEMMe -nous avons eu, d’ailleurs, le projet de proposer une école d’été- une dynamique qui se poursuit depuis lors, se développe et prospère, ce dont nous nous réjouissons.
Je voudrais terminer en disant que sans cette expérience, je n’aurais sans doute pas souhaité me porter candidate à la direction de l’ED 355 et je me serais, par-là, privé d’une bien belle expérience ! Si donc l’aventure continue pour moi, c’est à TELEMMe que je le dois et à cette « première fois », qui joua le rôle de prémices.
- Date de début
- 2012-02-01
- Date de fin
- 2016-08-31
- Ont rédigé cette notice
- Verdon, Laure, 19..-
- Mots-clés
- direction
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