Les pionnières du genre. Premier programme transversal
- L'événement
- Les pionnières du genre. Premier programme transversal
- L'événement, dit autrement
- Du GRFM ( Groupe de recherches femmes Méditerranée) à GEEM
- La première fois
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Le Groupe de recherches femmes Méditerranée est le premier programme transversal de la MMSH. Cette équipe pluridisciplinaire composée d’historien.nes, de sociologues, linguistes, philosophes, littéraires s’est constituée en janvier 1994 autour de deux coordinatrices : Martine Lapied et Geneviève Dermenjian. L’étude des femmes dans l’espace euro-méditerranéen du XVIe au XXe siècle constitue l’axe principal des recherches collectives et individuelles tout en précisant que celles-ci se construisent d’emblée dans une approche comparative et relationnelle entre femmes et hommes, seule à même de permettre l’élaboration de grilles analytiques et interprétatives pertinentes.
Le premier thème de recherche commun aux divers champs disciplinaires se décline en trois axes : Espaces et pratiques sociales, Représentations, Femmes et pouvoirs et donne lieu à deux premières publications en 1997 : Le forum et le Harem (PUP) (1) et au n°186 de Provence historique : Femmes et politiques en Provence (2).
Les notions de visibilité/invisibilité conçues comme des grilles d’observation de la différence des sexes furent mises en chantier commun à partir de 1996 lors de séminaires durant lesquels interviennent des collègues de la MMSH, de l’Université de Provence, du LEST mais également de centres de recherches européens tels que le centre Dona i litteratura de Barcelone , de journées d’étude ( dont deux coorganisées avec le groupe Représentations de TELEMMe) et un colloque. L’ouvrage Femmes entre ombres et lumières recherches sur la visibilité sociale (XVIe-XXe siècles) paru en 2000 (Publisud) (3) constitue une étape de ce programme qui se focalise ensuite sur les mécanismes d’héroïsation au prisme de la différenciation socio sexuée. Une première thèse est soutenue par une doctorante de l’équipe en 2001. Le Panthéon des femmes, Figures et représentations des femmes publié en 2004 (4) clôt l’activité du GRFM. L’équipe intègre en effet l’UMR TELEMMe avec une coordination assurée par Martine Lapied et Geneviève Dermenjian et une nouvelle ouverture thématique consacrée à : Femmes, pouvoir, créativités. Dynamiques et résistances. Tout en gardant une continuité dans la constitution de l’équipe, le groupe s’ouvre davantage à la jeune recherche, maintient son orientation pluridisciplinaire tout comme son parti pris d’être un espace d’accueil pour des chercheureuses associé.es (notamment des enseignantes du second degré).
C’est désormais au sein de GEFEM ( GEnre-FEmmes-Méditerranée), seul groupe consacré aux études de genre dans un laboratoire de la MMSH ( et d’AMU) que se développent ses activités scientifiques comme en témoignent les séminaires mensuels, les journées d’études et la coordination de l’axe consacré à la place des femmes dans la cité au sein du réseau d’excellence de recherche en sciences humaines sur la Méditerranée ( RAMSES) ainsi que sa riche actualité éditoriale collective : parution en 2008 de l’ouvrage collectif consacré à La puissance maternelle. Mythes et représentation ( Actes sud, Barzakh) (5) traduit en espagnol puis La place des femmes dans la cité publiée en 2012 au PUP (6) au sein de la nouvelle collection Penser le genre inaugurée par la parution de deux ouvrages de membres de l’équipe GEFEM.
Le groupe désormais co-dirigé par Martine Lapied et Karine Lambert oriente ses recherches vers la créativité féminine.
Suite au départ à la retraite de Martine Lapied, GEFEM, coordonné par Karine Lambert (et Anne Montenach de 2008 à 2011) ouvre un nouvel espace de recherches autour des thèmes : Genre et transgressions : pratiques, stratégies, représentations dans l’espace euro-méditerranéen (XVIe-XXIe siècles) qui donnera lieu en 2015 à la publication des ouvrages Genre, révolution, transgression ( PUP- coll. « Penser le genre ») en 2015 (7) et en 2020 Genre, récits et usages de la transgression (PUP, coll. « Penser le genre ») (8).
GEFEM multiplie les collaborations avec d’autres axes de TELEMMe, particulièrement les groupes Corps ou Révolution, la jeune recherche (Efigies), renforce ses liens avec d’autres laboratoires de la MMSH (LAMES, IDEMEC) , d’AMU (LERMA) participe à la mise en place du projet européen ITN GENDERMED au sein de la MMSH, à la structuration des études de Genre en France au sein de la fédération du RING puis de l’Institut du genre, renforce son réseau avec la rive sud de la Méditerranée en participant à la création du RUSEMEG (premier réseau universitaire et scientifique euro-méditerranéen sur le genre et les femmes) en 2014 à la MMSH. Le 11 décembre 2014, le séminaire La Recherche et la Cité est organisé sur le thème L’opéra et la Méditerranée au Conservatoire Darius Milhaud, Aix-en-Provence par GEFEM (9). Deux nouvelles thèses sont soutenues par des doctorants de l’équipe en 2012 et 2013.
A partir de 2018, GEFEM devient GECRIS, Genre, résistance et innovations sociales dans l’espace euro-méditerranéen en situation de crise(s), un axe de recherche qui prend pour champ l’espace euro-méditerranéen dans toute la diversité de ces réalités géographiques et socio-politiques avec la focale de la lecture des normes de genre, de leurs évolutions et de leurs interactions avec les modèles sociaux globaux sur le temps long de façon à densifier les explications qui peuvent éclairer les innovations, transformations ou ruptures socio-politiques et les résistances à ces dernières. En plus des partenariats et collaborations scientifiques, soucieuse de s’inscrire davantage dans un dialogue fécond avec le monde social, GeCris a développé de nombreux projets avec des acteurices du champ associatif et culturel et de la société civile (Fondation Anna Lindh, Chaire Jean Monnet, INCa – Cancéropôle-Paris, Festival de Cinéma Nouvo Mond.o, Forum femmes Méditerranée). Dans le cadre du LABEX-MED, GeCris co-organise avec le LAMES un colloque international Altérités et résistances à l’épreuve du genre en Méditerranée (novembre 2019) (10) qui a permis d’identifier et d’analyser les cadres propices aux changements et aux aménagements des normes de genre et leurs effets en termes d’adaptation, de résistances et d’évitement dans l’ensemble des contextes sociaux du bassin méditerranéen. L’équipe GeCris, soucieuse de soutenir et d’accompagner la jeune recherche en études genre dans le périmètre d’AMU et du bassin euro-méditerranéen, a co-organisé en 2020 une école doctorale (CORMED 1) (11).
GeCris réalise deux webdocumentaires en collaboration avec des artistEs : le premier consacré à une réflexion sur l’impact du Covid sur les corps et actions politiques des femmes ( Festival Jeu de l’Oie AMU-MUCEM 2020), le second suite à l’obtention d’une Bourse aux projets de culture scientifique interroge les articulations entre normes de genre et performativité des pratiques individuelles et collectives par une approche micro historique d’un féminicide. L’équipe s’inscrit en effet dans le tournant créatif en SHS et développe des projets autour des écritures alternatives en SHS.
En 2024, après 30 ans de fonctionnement, le groupe disparaît pour devenir l’atelier transversal GEEM (12), qui s’inscrit pleinement dans le renouvellement historiographique et épistémologique des études de genre et affiche une ambition marquée d’interdisciplinarité et d’ouverture méthodologique vers les arts visuels, médiatiques, scéniques, la littérature et les techniques numériques. Les travaux accompagnés dans le cadre de l’atelier visent à utiliser le genre comme catégorie d’analyse et comme objet de recherches autour de deux axes principaux : les dimensions historiques des résistances, résiliences et marginalités et les dynamiques spatiales et environnementales des genres, à l’échelle euro-méditerannéenne. - Références et liens
- (1) Le forum et le Harem. Femmes et hommes pratiques et représentations , collectif, 1997, Presses universitaires de Provence
- (2) Femmes et politique en Provence, XVIIIe-XXe siècles, revue Provence historique, tome XLVI-fascicule 186, octobre-décembre 1996
- (3) Geneviève DERMENJIAN, Jacques GUILHAUMOU, Martine LAPIED, dir., Femmes entre ombre et lumière. Recherches sur la visibilité sociale (XVIe-XXe siècles), Paris, Publisud, 2000, 320 p.,
- (4) Geneviève Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Martine Lapied, dir., Le Panthéon des femmes. Figures et représentations des héroïnes, 2004, Publisud
- (5) Collectif, La puissance maternelle. Mythes et représentation , 2008, Actes sud, Barzakh
- (6) Dermenjian, Geneviève, Jacques Guilhaumou, et Karine Lambert, dir., La place des femmes dans la cité, Presses universitaires de Provence, 2012
- (7) Montenach, Anne, Jacques Guilhaumou, et Karine Lambert, dir. Genre Révolution Transgression, Presses universitaires de Provence, 2015
- (8) Nicole Cadène, Karine Lambert, Martine Lapied, dir., Genre, récits et usages de la transgression, Presses universitaires de Provence, collection Penser le genre, 2020
- (9) L’Opéra et la Méditerranée, journée La Recherche & la Cité, 11 décembre 2014, TELEMMe
- (10) Altérités et résistances au prisme du genre en Méditerranée, colloque, 7 au 9 novembre 2019, TELEMMe-LAMES
- (11) CORMED : École de recherche sur le genre, France - Turquie - Tunisie. CORPS SURVEILLÉS / CORPS MOBILISÉS / CORPS EXPOSÉS EN MÉDITERRANÉE. LES OUTILS D’UNE RÉSISTANCE, 16-17-18 décembre 2020
- (12) Atelier transversal Genre dans l’espace euro-méditerranéen (GEEM)
- Date de début
- 1994-01-01
- Ont rédigé cette notice
- Lambert, Karine, 1971-
- Mots-clés
- genre
- femmes
- Méditerranée
- programme transversal
- histoire
- sexe
- interdisciplinarité
- écritures alternatives
Fait partie de Les pionnières du genre. Premier programme transversal